Cette thématique de recherche s’intéresse à la caractérisation des perturbations environnementales et à leurs incidences sur les individus et les populations. Notre approche s’appuie sur le postulat suivant : le fonctionnement des écosystèmes aquatiques est basé sur les interactions entre les êtres vivants et le milieu dans lequel ils évoluent. Il s’agit d’un système dynamique dont l’équilibre apparent est en perpétuelle évolution. Ainsi pour comprendre ces équilibres et prédire leurs évolutions nous mettrons en place une approche systémique qui tiendra compte de l’étude des interactions biologiques et des différents types de perturbations qu’ils subissent.
Parmi les interactions biologiques qui existent nous nous intéresserons particulièrement à la relation hôtes-parasites qui met en scène un organisme (le parasite) vivant aux dépends d’un autre organisme (l’hôte) et dont l’association est favorable au parasite et défavorable à l’hôte. Ce type d’interaction, souvent discrète, peut être la cause et/ou la conséquence de déséquilibres importants, aux effets plus ou moins dramatiques.
Ainsi, le contexte environnemental local de plus en plus perturbé (pollutions, introduction d’espèces, mouvements de populations, aménagements…), auxquels s’ajoutent des changements climatiques majeurs (augmentation de la température, diminution des ressources en eau…) est favorable à la rupture d’équilibres et à la prolifération de nombreux pathogènes.
Les exemples récents (le cas de bilharziose urinaire causée par un ver touchant l’Homme dans le sud de la Corse ; le cas d’un parasite de la peau touchant des populations de truites Macrostigma ; le cynips (insecte) touchant le châtaignier ; la bactérie Xylella fastidiosa touchant de nombreuses espèces végétales, etc.) nous montrent que le risque est bien réel mais diffus. Du fait de la forte diversité des hôtes, des pathogènes et des milieux, nous proposons de centrer notre effort de recherche sur les pathogènes pouvant concerner la santé animale et/ou humaine et dont le milieu aquatique est indispensable à la vie de l’hôte ou du parasite (lacs, rivières, retenues artificielles, lagunes, mares). Les secteurs d’activités susceptibles d’être concernés seront très variés : l’agriculture, le tourisme, la santé, la pêche, les loisirs…
Nos études cibleront donc les mécanismes mis en jeu dans cette interaction à différents niveaux (population, individu, cellule, molécule) tout en intégrant le contexte environnemental (pollutions, introduction d’espèces, changements sociétaux). Cela nécessitera la mise en interaction de nombreuses compétences au sein de l’UMR SPE de l’Université de Corse ainsi qu’avec des partenaires locaux et des organismes de recherche français ou étrangers.
Comme souvent, dans le cas de la survenue de perturbations majeurs, comme peut l’être la prolifération d’un pathogène, l’effet de surprise et les situations de crises sont rarement des éléments favorables à la mise en place de dispositifs adaptés. Le meilleur moyen de faire face à ce genre de situation est de connaître, de surveiller et de prévoir. C’est par cette approche que nous proposons d’aborder cette problématique, en anticipant au mieux ces situations de crise.
Dans le projet GERHYCO cette thématique sera traitée sous 3 angles différents au niveau des WP8, WP9 et WP10.
