Cette thématique de recherche s’intéresse aux écosystèmes lagunaires du littoral corse. Situés à l’interface entre continent et mer, ils sont définis comme des unités formées par de vastes étendues d’eau saumâtre en communication avec le milieu marin. L’importance écologique des milieux lagunaires est considérable. Ils sont constitués d’une mosaïque de biotopes, favorables à une importante productivité et à une diversité faunistique et floristique exceptionnelle. Ces milieux procurent de nombreux biens et services pour l’homme, et assurent in fine le bien-être des populations humaines (e.g. pêche, aquaculture, biodiversité, paysage, épuration de l’eau, atténuation des risques d’inondation).
Toutefois, ils font parties des zones les plus vulnérables et des plus menacées par l’anthropisation du fait d’un essor démographique continu en zone littorale. Ces milieux lagunaires sont soumis à diverses perturbations environnementales, qui peuvent provoquer de profonds changements spatio-temporels de leurs conditions physiques, chimiques et biologiques. Les pratiques agricoles et les rejets des eaux usées sont clairement identifiés comme les principaux responsables des phénomènes d’eutrophisation observés. Ces habitats sont classés parmi les habitats d’intérêt communautaire dans la Directive européenne Habitats-Faune-Flore (DHFF). Cette dernière impose d’évaluer dans les sites du réseau Natura 2000, l’état de conservation des habitats naturels et semi-naturels et des espèces d’intérêt communautaire pour lesquelles les sites ont été désignés. La Directive Cadre sur l’Eau (DCE) constitue également un cadre de gestion important et nécessite une connaissance approfondie de leur fonctionnement et l’utilisation d’indicateurs biologiques adaptés pour réaliser les diagnostics environnementaux. Leur gestion et leur restauration sont des préoccupations majeures, renforcées par le contexte de changement climatique actuel (notamment inondations et sècheresses).
Le littoral corse compte quatre grandes lagunes le long de la côte orientale (Biguglia, Diana, Urbino et Palo) et de très nombreuses petites lagunes réparties sur le littoral. Ce patrimoine exceptionnel, encore trop peu étudié en Corse, nécessite une meilleure connaissance scientifique afin de pouvoir les préserver, les restaurer et valoriser leurs ressources.
Notre objectif vise à répondre aux demandes sociétales en matière de diagnostic, d'ingénierie écologique, d'expertise, d'aide à la décision en matière de restauration et de valorisation des ressources naturelles issues des milieux lagunaires. Les recherches portées ont pour objet de répondre aux enjeux actuels liés aux changements climatiques et à la mondialisation des activités humaines, particulièrement ceux qui touchent la diminution de la biodiversité, la vulnérabilité des milieux et les risques sur les ressources et la santé des populations. Cela engage des approches pluridisciplinaires et intégratives, avec des recherches à différents niveaux d’organisation.
Dans le projet GERHYCO, cette thématique sera traitée sous 3 angles différents au niveau des WP5, WP6 et WP7.
